Le rugby français subit aujourd’hui une dégradation inédite de son image et de ses valeurs du fait des affaires du moment et de l’inévitable exposition médiatique qui en découle. Qu’il s’agisse du procès de Bernard Laporte, Serge Simon et Claude Atcher ou de la mise à pied à titre conservatoire de Claude Atcher, tout cela ne ressemble en rien au rugby que nous vivons au quotidien dans nos clubs avec des dirigeants qui accueillent les parents et leurs enfants ou des bénévoles qui préparent les goûters ! 

Sur ces affaires nous avons décidé de ne faire aucun commentaire avant le terme du procès et les enquêtes en cours, si ce n’est pour avoir une pensée pour les salariés de France 2023 et pour saluer la décision courageuse de la Ministre des Sports qui correspond en tous points à notre recommandation formulée  à l’occasion du Congrès de Marseille.  

Pour autant, afin de protéger l’image et les intérêts supérieurs du rugby Français, nous demandons formellement au Secrétaire général de la FFR (également Vice-Président du Comité éthique du CNOSF) de respecter les élus du Comité directeur que nous sommes, ainsi que les statuts de la FFR, mais aussi ses obligations en nous transmettant les éléments du procès et en nous donnant accès aux demandes et conclusions de l’avocat qui doit représenter l’institution FFR, potentiellement victime. Vous trouverez ci-dessous la lettre ouverte que nous lui adressons après deux demandes restées sans réponses.

A court terme les autres affaires qui nous préoccupent sont très concrètes :

  • La préservation de nos équipes de France et de la Coupe du Monde dans la tourmente du moment
  • L’augmentation du prix des licences +34%
  • La baisse des effectifs en cadets et juniors
  • La disparition du rugby dans les villages et les villes moyennes
  • Le dérapage financier de notre fédération
  • La suppression de la moitié des titres de champion de France du Rugby amateur
  • L’absurdité des grandes ligues qui ont perdu toute proximité.
  • Etc..

En attendant le jugement sur « les affaires judiciaires » dont tout le monde parle et qui égare l’actuelle gouvernance de ses « affaires courantes », nous sommes pour notre part plus que jamais concentrés sur « les affaires du quotidien » avec la furieuse envie qu’on parle enfin du VRAI RUGBY !

Les élus Ovale Ensemble du Comité directeur de la FFR


Le 17 septembre 2022,

Lettre ouverte à Christian Dullin, Secrétaire général de la FFR, de la part des élus Ovale Ensemble du Comité directeur de la FFR

également envoyée à : 

  • Membres du Comité directeur de la FFR
  • Comité éthique de la FFR

Monsieur le Secrétaire général,

Après une lourde insistance de notre part, le Comité directeur de la FFR a finalement décidé que l’institution FFR serait représentée au procès, l’institution étant potentiellement victime. Une décision obtenue de haute lutte (il aura fallu revenir dessus lors de 3 comités directeurs successifs) dont nous nous félicitons et qui a fini par être votée par l’ensemble des membres du Comité directeur (hors bien sûr la présence de Bernard Laporte et Serge Simon, parties prenantes au procès). Par décision du Comité directeur de la FFR et comme Secrétaire général mais aussi au regard de vos fonctions de Vice-Président en charge de l’éthique au CNOSF, vous avez été chargé de désigner un avocat afin que notre institution soit représentée ce que vous avez logiquement fait. Pour autant notre surprise est grande de constater au travers des retours de la presse que l’avocat désigné par la FFR ne semble pas ou peu prendre part au procès. Comme si sa présence n’était que de pure forme. Il aurait par exemple pu s’étonner que le président de la FFR mentionne systématiquement le bureau fédéral et non le Comité directeur pour valider les décisions. 

A nouveau, il nous semble nécessaire de rappeler que l’organe décisionnel dans les statuts est bien le Comité directeur et non le Bureau fédéral qui ne doit prendre que des décisions courantes dans l’attente d’une validation par le Comité directeur. 

1.  Pouvez-vous veiller comme Secrétaire général à ce que le Comité directeur soit respecté dans son rôle conformément à nos statuts ?

2. Pouvez-vous nous transmettre la lettre de mission confiée à lavocat qui représente notre institution ?

3.  Est-il prévu que ce dernier prenne la parole pendant le procès? 

Par ailleurs, nous demandons formellement que vous nous communiquiez son projet de conclusions avant quil ne soit transmis au tribunal.

De même nous nous étonnons de n’avoir aucun compte rendu de votre part au Comité directeur sur le déroulé du procès. Ni aucune pièce. Comme Secrétaire général il est de votre responsabilité que les membres du Comité directeur puissent avoir accès aux éléments qui leur permettront de juger d’un éventuel dommage pour la Fédération. En soit, la simple image projetée sur le rugby par ce procès pourrait constituer un préjudice nécessitant réparation. Par courrier nous vous avions demandé un reporting détaillé à l’attention de tous les membres du Comité directeur. A l’occasion du dernier Comité directeur de la FFR le 2 septembre dernier nous avons à nouveau réclamé un reporting de votre part pendant le procès alors que vous évoquiez un simple retour au seul Bureau fédéral. Nous avons d’abord été surpris que le Directeur général de la FFR, Laurent Gabbanini, alors qu’il est normalement astreint à une totale neutralité, nous coupe la parole sur ce thème sans que vous n’interveniez, comme Secrétaire général, pour permettre la libre expression. 

De votre côté, vous n’avez pas jugé bon de répondre positivement à nos demandes tant écrites qu’orales. Il ne nous reste que cette « lettre ouverte » pour espérer obtenir réponse à nos légitimes interrogations : 

4.  Aurons-nous droit à un reporting du procès ? 

5. Avez-vous prévu de consulter en amont le Comité directeur de la FFR pour décider du montant dun éventuel préjudice ? 

Par ailleurs, comme élus du Comité directeur et au regard des responsabilités qui sont les nôtres, nous demandons formellement davoir accès aux pièces du procès et que vous nous communiquiez le rapport de lIGS, de lAFA et celui de la BRDE qui portent de lourdes accusations sur la gouvernance de la FFR. 

Enfin nous voulons dire notre surprise de constater que vous auriez invoqué un « manque de disponibilité » pour venir au procès alors que vous étiez appelé à la barre par l’un des avocats des parties civiles pour témoigner. 

6. Le procès ne constitue t-il pas à vos yeux une priorité pour le rugby français ? 

7. Laurent Gabbanini sest pour sa part conformé à la convocation à la demande des avocats de Bernard Laporte, ne deviez-vous pas faire de même à la demande dun avocat de partie civile ?

8. Quelle autre priorité alors que vous êtes indemnisé pour vos fonctions peuvent justifier de votre absence ? 

9. Pourquoi ne pas avoir averti et questionné le Comité directeur avant de prendre une telle décision ? 

Merci de nous donner les explications précises qui justifient votre absence et la décision de ne pas en informer le Comité directeur qui vous a donné mandat de le représenter. 

Dans l’attente de vos réponses rapides, nous vous prions de croire, Monsieur le Secrétaire général, en l’expression de nos sincères salutations. 

Les élus Ovale Ensemble du Comité directeur de la FFR

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