Hausse prévue de +34% du prélèvement aux clubs pour la licence assurance !

Préparer les comités directeurs de la FFR, y poser les questions qui doivent l’être et en faire le compte-rendu est notre manière de respecter les 49% de clubs qui nous ont fait confiance. La FFR publie un relevé de décisions du Comité directeur qui ne donne qu’une vision partielle des débats.  

Notre éclairage s’impose : que retenir du Comité directeur de la FFR du 13 mai dernier.

1 – UN SCOOP AVEC L’AUGMENTATION DU COUT DES LICENCES FFR QUI IMPACTE LE BUDGET DES CLUBS ! 

La saison prochaine la FFR compte prélever auprès des clubs 15,7 Millions d’euros au lieu de 11,7 la saison dernière, soit une inflation des prélèvements de +34% pour le fonds d’assurance ! 

Selon votre nombre de licenciés et leur niveau, cela peut représenter plusieurs milliers d’euros et nous appelons donc les clubs à la prudence dans leurs budgets pour la saison prochaine, car l’annonce est une vraie douche froide ! 

Parce que la gouvernance FFR a trop puisé dans les réserves du fonds d’assurance alors qu’elle avait connaissance de dossiers de grands blessés, les clubs sont maintenant obligés de passer à la caisse pour renflouer le fond !  

Ce n’est pas faute d’avoir dit et répété que le fond d’assurance était l’argent des clubs et des licenciés et pas l’argent de la FFR.

2 – L’INSTITUTION FFR SERA-T-ELLE DÉFENDUE DURANT LE PROCÈS DE SEPTEMBRE ?

Lors du dernier Comité directeur, nous avions demandé que la FFR se porte partie civile dans le procès de septembre, étant potentiellement victime et sachant que son président et vice-président, parties prenantes de l’affaire, ne peuvent pas la représenter. 

Pour que l’institution FFR soit défendue, nous avions suggéré que le Comité éthique puisse la représenter au procès. 

Bernard Laporte, qui parle de l’affaire comme du « procès Altrad », n’a pas dit oui mais n’a pas dit non…. A ce stade, il mentionne « avoir demandé à l’avocat d’engager une réflexion pour envisager d’engager ou non une démarche dans l’intérêt de la FFR ».  

Il est croquignolesque de voir Bernard Laporte se demander si l’institution qu’il représente doit se porter partie civile dans le procès qui le concerne en premier chef. L’AFA (l’Agence Française Anticorruption) appréciera sûrement que le président de la FFR ne se soit pas de lui-même mis en retrait sur cette décision du Comité Directeur. 
 
A suivre donc, mais il serait logique que notre institution soit défendue !

3 – BERNARD LAPORTE ET SERGE SIMON EXTRÊMEMENT TENDUS 

Est-ce la perspective du procès qui se rapproche, ou d’autres raisons ?  Toujours est-il que nous avons eu droit à des sorties de Bernard Laporte et Serge Simon peu conformes à l’image qu’on se fait d’un président et d’un vice-président de la FFR. 

Alors qu’il était interrogé par Jean Marc Lhermet, s’inquiétant d’une libéralisation excessive dans les prêts de joueurs, Bernard Laporte n’a pu résister à une attaque en règle : « Tu n’as jamais entrainé une équipe, ça se voit » ! Mieux vaut en sourire mais Jean Marc a justement répondu qu’on n’était quand même pas obligé d’avoir été entraineur pour avoir le droit de poser des questions en Comité directeur de la FFR. 

Idem pour Serge Simon qui, après avoir rappelé au secrétaire général qu’on ne se coupe pas la parole pendant le Comité directeur, qu’il fallait s’écouter et qu’une question n’appelait qu’une seule réponse sur laquelle il ne fallait pas revenir, n’a eu de cesse de me couper la parole allant même jusqu’à m’appeler « mon grand ». A n’en pas douter une belle marque de respect que j’apprécie du haut de ma grande taille saluée par l’intéressé  😉 

4 – LA PRÉSENTATION RÉUSSIE D’OLIVIER LIÈVREMONT, NOUVEAU DTN DE LA FFR 

Nous ne le cacherons pas, nous craignions, chez Ovale Ensemble, que Bernard Laporte ne parvienne à imposer le choix de Christophe Reigt, ancien compère de Bègles Bordeaux.

La décision nécessitait un accord conjoint du ministère des Sports et de la FFR, et le choix d’Olivier Lièvremont nous a rassuré ! 

Bienvenu donc à Olivier notre nouveau DTN et salutations à Didier Retière son prédécesseur, avec qui nous avons entretenu d’excellentes relations. 

5 – DES CHIFFRES DES LICENCIÉS EN HAUSSE 

C’est la bonne nouvelle du jour avec une hausse de licenciés de 13% qui permet de résorber le trou de la saison COVID et de revenir peu ou prou aux chiffres d’il y a deux ans. 

A notre sens il faut aller plus loin et notamment sur les jeunes. L’assiduité des joueurs questionne aussi et le problème du manque d’arbitres reste entier. 

Mais ne boudons pas notre plaisir, en félicitons clubs, départements et Ligues qui se bougent pour cette croissance, ainsi que nos équipes nationales qui donnent une belle image ! 

6 – ANNONCE DE L’ATTRIBUTION DES PROCHAINES COUPES DU MONDE 

La coupe du monde Féminine ira au Royaume Uni en 2025, en Australie en 2029 et aux Etats Unis en 2033.

La Coupe du monde masculine ira en Australie en 2027 et aux Etats Unis en 2031 !

7 – LE COUP DE CHAPEAU À LAURE SENSUS

Désignée meilleure joueuse du Tournoi des 6 Nations féminin. Bravo à elle et merci à nos bleues ! 

8 – POSSIBLE REMANIEMENT DU STAFF DU XV DE FRANCE FÉMININ PAR BERNARD LAPORTE 

Ce dernier, s’adressant à Serge Simon et Christophe Reigt, a déclaré qu’il voulait « plus de compétence du haut niveau » dans le staff.

A notre sens peut-être devrait-il aussi questionner le nouveau DTN ? 

Outre l’agacement de Bernard Laporte, notons que si Christophe Reigt n’a pas obtenu la DTN, il aura eu un « lot de consolation » puisqu’on le mentionne dans la réflexion sur le staff de l’équipe de France féminine à XV. 

9 – VALIDATION DU CALENDRIER DU TOP 14, DE LA PROD2 ET DU SUPERSEVENS 

En 2023 la finale se tiendra le 17 juin de manière anticipée pour aider nos bleus dans la préparation de la Coupe du monde. 

La finale du Super Seven se tiendra à l’Arena le 3ème week-end de novembre. 

Les 2 week-ends de doublon pour le Tournoi sont les 2 week-ends où l’équipe de France jouera le dimanche après-midi (ce qui n’est pas un cadeau pour les clubs amateurs). 

10 – LA RÉVOLUTION DES COMPÉTITIONS MONDIALES ? 

Bernard Laporte a confirmé les révélations de la presse quant à une coupe du monde tous les deux ans, avec une poule rassemblant les 6 meilleures nations, et une deuxième poule avec les 6 autres plus un principe de relégation. 

Rien n’est décidé mais une chose est sûre selon lui : l’Afrique du Sud va quitter la Sanzar. 

Le projet de coupe du monde des clubs existe bien, quant à lui, et la LNR a participé à une réunion à ce sujet, mais le préalable reste le calendrier mondial des équipes nationales.

De notre côté nous avons la certitude que l’arrivée de CVC change la donne et va imposer le grand soir des compétitions mondiales pour valoriser l’investissement, quitte à ce que l’Afrique du Sud fasse son entrée dans le Tournoi, au mépris de logiques géographiques et environnementales, voire de la santé des pratiquants. 

Nous répétons notre crainte d’un modèle où tout est fait pour « gonfler la bulle financière », car il serait erroné de penser que « l’argent va ruisseler ». Les budgets des clubs amateurs subissent directement l’impact des augmentations budgétaires du rugby pro.  

Souvenons-nous de la fable de la Fontaine « la grenouille qui se veut aussi grosse que le bœuf » et qui « s’enfla si bien qu’elle creva ».  De notre point de vue il est urgent de dégonfler la bulle et non de favoriser les clubs champignons au détriment des clubs formateurs ! 

Il est urgent aussi de redonner du sens et de développer le rugby dans nos territoires !

11 – UN ECHANGE SUR LES CENTRES D’ENTRAINEMENT ET CENTRES DE FORMATION LABELLISÉS. 

Jean Marc Lhermet est largement intervenu sur le sujet, pour notamment rappeler nos recommandations d’il y a plusieurs mois, et malheureusement non suivies  :  

  • Nous avons poussé à nouveau pour que les noms soient simplifiés : pourquoi ne pas tout simplement parler de centres de formation Pro, National et Fédéral plutôt que d’utiliser des appellations que beaucoup ne retiennent pas. 
  • Nous avons répété qu’il faudrait que le médecin du centre de formation soit distinct du médecin de l’équipe première ; 
  • Et, toujours pour la sécurité des joueurs, nous avons plaidé pour 15 jours de vacances consécutives pour favoriser la récupération. 

Sylvain Deroeux est monté au front pour dire qu’il était indispensable que les clubs puissent argumenter et aient un droit de réponse quand ils ont un verdict négatif sur la labellisation de leur centre. 

  • Sur ce point, Olivier Lièvremont a ouvert la porte à une deuxième visite, après verdict négatif, ce qui nous conviendrait parfaitement. Mais on ne sait pas pour autant si la mesure pourrait exister dès cette saison.  

12 – UNE INTERROGATION SUR LE DÉLAI DE 72H00 ENTRE DEUX RENCONTRES 

Le sujet a été mentionné par Jean marc Lhermet précisément sur la question de la FFSU : un licencié qui joue en universitaire le jeudi peut-il jouer en FFR le dimanche ? 

Une question qui appelle une réponse au prochain CD. 

13 – UN DÉBAT DE FOND SUR LES DOUBLES LICENCES ET LES PRÊTS DE JOUEURS 

C’’est ce débat qui a fait sortir Bernard Laporte et Serge Simon de leurs gonds. 

Jean Marc s’est inquiété d’une libéralisation totale et d’un problème d’équité sportive en fin de saison puisque les prêts de joueurs sans limitation de nombre sont possibles jusqu’au 15 mars, permettant à une équipe en balance (pour monter ou descendre) de rebattre les cartes en cours de saison. 

Le danger est aussi celui d’une inflation sur les joueurs étranger,s puisque qu’un joueur ne doit plus justifier que d’une année FFR contre 5 ans auparavant, pour pouvoir être prêté et ce quel que soit son âge. 

Si des joueurs de centres de formation de clubs pros peuvent aller jouer en Fédérale 1 ou Fédérale 2 et même en espoirs de ces catégories, n’y a-t-il pas aussi un risque pour la santé des pratiquants ? Ne faut-il pas se souvenir des heures douloureuses que nous avons traversé ? 

En tout cas, je confirme que pour ce genre de réflexion, nul n’est besoin d’être ou d’avoir été entraineur. 

14 – UNE UTILE CLARIFICATION SUR LA COMMISSION DES INTERNATIONAUX QUI DOIT RESTER APOLITIQUE

Cette commission correspond à une idée que nous avions largement défendue pendant la campagne, consistant pour la FFR à mailler le territoire avec des internationaux, en les mettant à la disposition des clubs, des départements et des Ligues. 

La commission est maintenant pilotée par Michel Pebeyre qui a expliqué sa stratégie, et a précisé dans sa présentation qu’il « roulait pour l’institution FFR et pas pour telle ou telle gouvernance ». 

J’ai donc pu remercier Michel Pebeyre de ses propos apaisants car le trouble était né d’une note issue de la FFR et d’une précédente réunion de ladite commission qui mentionnait noir sur blanc que « l’amicale était récupérée par les opposants de Bernard Laporte et qu’il était urgent de communiquer sur la commission ». 

Admettons par soucis d’intelligence collective et au regard de quelques grands noms qui la composent, que la commission se mette vraiment au service du rugby. J’ai donc recommandé que celle-ci soit aussi très proche des Ligues et Départements pour avoir la vérité du terrain, et qu’on attendait qu’elle se mette au service du rugby amateur ! 

A suivre. 

15 – ET POUR FINIR LA QUESTION DU CLUB DU PONTET ET DES PRÊTS 

Dans un PV de bureau fédéral, la FFR a évoqué une enveloppe de 500 K euros pour des prêts aux clubs à 0%. Un principe plutôt positif mais qui pose quelques questions : 

  • y a-t-il des règles objectives pour décider de qui en profite ? 
  • un taux à 0% est-il sain en ces périodes inflationnistes ? 
  • est-il possible de faire transparence sur les clubs qui ont bénéficiés de prêts ? 
  • et par exemple, le club du Pontet, repêché par la FFR et la Ligue Sud en Honneur après de grandes difficultés financières, a-t-il réglé sa dette à la FFR avant qu’elle n’accepte de valider et d’homologuer une nouvelle structure ? 

Sur ce point, une réponse nous sera apportée par le Trésorier lors d’un prochain Comité directeur, ce dernier ayant été contraint de nous quitter après une heure de réunion. A suivre donc là aussi. 

Merci à tous d’avoir lu ce compte rendu. Vous pouvez compter sur les équipes Ovale Ensemble pour continuer à préparer les comités directeurs et pour poser les questions qui doivent l’être. C’est notre devoir et nous l’assumons en votant ce qui est positif et en nous opposant chaque fois que nous l’estimons nécessaire. 

Forza ! 

Florian GRILL
Président de l’Association Ovale Ensemble

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