Selon mon habitude, ci-dessous les commentaires du comité directeur du 3 février. Nous laissons chacun se forger ses impressions. 

La majorité des élus Ovale Ensemble ont démissionné du Comité directeur pour 3 raisons objectives :  

  • ne pas cautionner un déni de démocratie avec le résultat d’un référendum jeté à la poubelle et la règle du jeu changée en cours de match,  
  • ne pas tomber dans le piège d’une pseudo élection en juin où je pouvais certes être élu président de la FFR mais avec un Comité directeur maintenu et une cohabitation dangereuse pour le rugby français à 3 mois d’une Coupe du monde, 
  • se conformer à la demande de la Ministre qui souhaite des élections générales. 

Pour autant, comme président de la Ligue Ile de France, je reste invité aux réunions du Comité directeur ce qui me permet de continuer les comptes rendus.  

Celui-ci fut court avec peu de points à l’ordre du jour dans une ambiance assez lugubre il faut bien le reconnaître.  

1 – UN DÉMARRAGE ASSEZ POUSSIF 

La présence du Secrétaire général était bien sûr indispensable mais il ne parvint à se connecter que tardivement et par téléphone si bien qu’il lui fut impossible de participer au vote à bulletin secret pour la désignation du président par intérim.  

Oubliant de couper son micro, nous avons assisté en amont du comité directeur à l’échange censé être confidentiel entre Alexandre Martinez et Laurent Gabbanini, Directeur général, le premier demandant au second « s’il était pertinent de faire un point sur les frais d’avocat ? ». Bien sûr que c’était pertinent, même si on le verra la réponse est très incomplète.  

2 – LA CONFIRMATION DE LA DÉMISSION DE CERTAINS ÉLUS  

A ce jour le seul élu Ovale Ensemble qui n’est formellement pas encore démissionnaire est Eric Champ. Il n’était pas présent au Comité directeur. Les autres ont formellement démissionné lors du Comité directeur.  

La LNR a annoncé sa démission par voie de presse après le Comité directeur du 27 janvier mais n’a pas encore formellement démissionné n’ayant pas annoncé celle-ci pendant le Comité directeur. La démission ne pourra être formelle qu’avec un écrit. Personne de la LNR n’était pour autant présent à ce Comité directeur.  

Il n’y avait donc que 26 votants correspondants aux seuls élus de l’ex-liste de Bernard Laporte.  

3 – DÉSIGNATION D’ALEXANDRE MARTINEZ COMME PRÉSIDENT PAR INTÉRIM 

Alexandre Martinez a d’abord confirmé sa candidature validée par le Bureau fédéral.  

De manière anecdotique sur 26 votants possibles il a été désigné président par interim à bulletin secret avec 23 voix pour, 2 abstentions et 1 impossibilité de voter électroniquement et confidentiellement puisque le Secrétaire général n’était connecté que par téléphone.  

Dans sa déclaration Alexandre Martinez a mentionné que « la FFR vivait une situation de crise », qu’il avait « été sollicité par des membres pour apporter le peu qu’il pouvait » et que sa volonté était « le rassemblement et l’apaisement en générant des rapprochements ».  

Sur ce point soyons clairs : chez Ovale Ensemble nous sommes totalement favorables à l’apaisement au regard de la proximité de la Coupe du Monde.  

Nous rappelons que l’apaisement peut s’obtenir en 6 semaines avec des élections générales qui ont été majoritairement demandées par les clubs avec le référendum, mais aussi par la LNR et par la Ministre des Sports.  

A l’extrême limite, en supposant que ce Comité directeur reste enchaîné aux grilles de Marcoussis et persiste dans sa volonté de s’imposer malgré l’avis de l’Etat, de la LNR et de la majorité des clubs, nous tenons à dire avec force IL NE PEUT Y AVOIR AUCUN APAISEMENT SI L’ÉTHIQUE N’EST PAS RESPECTÉE.  

Précisions : QUELLES SONT POUR NOUS LES CONDITIONS D’UNE ÉTHIQUE RESPECTÉE 

  • la divulgation du montant des frais d’avocats depuis 2017 début des affaires. Alexandre Martinez s’y est engagé formellement en Assemblée générale de la FFR et cet engagement figure au procès verbal.  
  • le remboursement des frais d’avocats par Bernard Laporte, depuis 2017. A date et sans remboursement, comme nous l’avons rappelé par courrier de mise en demeure, les élus de la FFR sont soumis à un risque pénal de complicité d’abus de confiance et de détournement de fonds publics.  
  • le fait pour la FFR de se porter à nouveau partie civile dans le procès en appel pour ne pas préjuger de ce qui peut s’y décider d’autant que le préjudice d’image est évident pour l’institution en France comme à l’international.  

4 – CONSTITUTION DU BUREAU FÉDÉRAL  

Il appartenait ensuite à Alexandre Martinez de proposer les membres de son Bureau fédéral, point inscrit à l’ordre du jour.  

Le nouveau président par intérim est alors intervenu pour dire qu’il « n’avait pas encore réfléchi à  la future organisation et qu’il proposait de reporter le point à un prochain comité directeur ».  

Dans une jolie partie de ping-pong et parce qu’il faut bien sourire aussi , le Secrétaire général Christian Dullin est intervenu à son tour pour dire qu’il « recommandait de reporter le point au prochain Comité directeur », le Président par intérim lui mentionnant alors « c’est bien ce que je viens de dire monsieur le Secrétaire général », avec pour réponse de ce dernier « oui mais je voulais le confirmer ». 

Bref on aura compris que le bureau fédéral n’est pas encore constitué ce qui fait quand même un peu tâche.  

5 – REPRÉSENTATION DE LA FFR AU GIP FRANCE 2023  

Il fut donc proposé la candidature de Serge Simon en remplacement de Bernard Laporte et celle d’Henri Mondino en remplacement de Marie Pierre Pagès.  

Sur ce vote sans bulletin secret ce qui a permis à Christian Dullin de participer : 25 votants sur les 26 possibles et un résultat de 24 pour et 1 abstention.  

Sur ce point je ne vous cache pas que notre étonnement est immense.  

Comment est-il possible que Serge Simon, rejeté par le Comité éthique de la FFR au poste de Président délégué, en appel du jugement, puisse être notre représentant au GIP France 2023 aux côtés de l’Etat… ?  

N’est-ce pas là une provocation de plus dangereuse pour l’apaisement qu’on dit vouloir souhaiter ? Rappelons-le quand même, si on peut reconnaître à Bernard Laporte de s’être battu avec succès pour obtenir la Coupe du Monde, il faut dire aussi que sans l’Etat qui s’est porté caution pour l’événement, il n’y aurait pas de Coupe du Monde !  

Opter pour la solution d’un intérim qui dure 6 mois quand une élection en 6 semaines est possible, « se moquer de l’avis de la Ministre » comme a pu le déclarer Alain Doucet, multiplier les déclarations ou les actes douteux, n’est certainement pas la meilleure manière de protéger la Coupe du Monde ou d’apaiser le rugby français.  

6 – LES FRAIS D’AVOCAT  

En conclusion du Comité directeur, Laurent Gabbanini, directeur général de la FFR est intervenu sur la question des frais d’avocat.  

Il a mentionné la « lettre avec des questions légitimes » envoyée par un avocat pour le compte de licenciés de la FFR, dont j’étais. Lettre qui faisait suite à de nombreux courriers depuis le 13 décembre.  

Il a expliqué que « la FFR avait fait le choix de prendre en charge les frais d’avocat en considérant qu’elle était de l’intérêt fédéral » et que c’était « une avance ».  

Laurent Gabbanini a alors révélé qu’une lettre en date du 10 janvier avait été envoyé à Bernard Laporte et qu’à ce jour elle n’avait pas reçu de réponse.  


Que dire de tout cela :  

  • L’incohérence est totale : il est contraire à l’intérêt fédéral d’avancer les frais d’avocat alors que la FFR s’est constituée partie civile !  
  • Rien n’est mentionné sur le montant des frais d’avocats depuis 2017 contrairement à un engagement plus que formel en Assemblée générale financière du trésorier de l’époque devenu Président par intérim.  
  • Une lettre n’a été envoyée que le 10 janvier alors qu’elle aurait dû être envoyée le 13 décembre.  
  • L’absence de paiement matérialise une responsabilité pénale pour les élus du Comité directeur qui ne disent rien avec une complicité de fait d’abus de confiance et un détournement de fonds publics.  

POUR CONCLURE EN GUISE DE MESSAGE POUR NOTRE NOUVEAU PRÉSIDENT PAR INTÉRIM 

OUI il faut de l’apaisement pour le rugby français, pour nos bleus et pour la Coupe du Monde.  

Mais NON, on ne peut pas mettre la poussière sous le tapis, provoquer l’Etat et transiger avec l’éthique.  

Forza 

Florian Grill
Président Ovale Ensemble

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