« 24 clubs, 24 QPV ZRR » est le programme phare de la Ligue Ile de France de Rugby (LIFR) pour les 4 saisons à venir. Ce projet ultra ambitieux prévoit un doublement des effectifs de la LIFR, avec l’aide de partenaires et mécènes des secteurs publics et privés. 24 clubs se sont engagés à côté de la LIFR et de ses comités départementaux pour démultiplier des actions dans ces quartiers qui connaissent des difficultés sociales et économiques. Un Animateur Sportif Territorial (AST), salarié de la LIFR, sera détaché dans chacun des 24 clubs pour assurer une mission à dimension rugbystique, mais surtout citoyenne et socio-éducative.
L’arrivée d’une première vague de 12 AST a été entérinée le 29 mars lors d’une stage d’intégration au siège de la LIFR à Paris. A l’ordre du jour de cette journée historique pour le rugby francilien : signature des contrats de travail (CDD d’un an), transmission d’un livret d’accueil, explication du contenu du BPJEPS (mention Sports Collectifs) qu’ils suivront tout au long de leur contrat, et remise d’une dotation LIFR en signe de bienvenue. Mais surtout, rappel du sens de leur mission : aider des jeunes filles et des jeunes garçons issus des QPV (quartiers prioritaires de la politique de la ville) et ZRR (zones de revitalisation rurale) à se construire un parcours de vie avec l’apport du rugby.
Détachés désormais auprès de leurs clubs respectifs, les AST ont aujourd’hui commencé leur travail en alternance avec leur formation professionnalisante, et en étroit lien avec un tuteur au sein du club, et avec le Cadre Technique de Club (CTC) du bassin du club. Ils s’appuieront également sur les acteurs locaux qui sont la municipalité, la maison des quartiers, les associations spécialisées… Leur première mission sera d’entrer en contact avec ces acteurs clé et de planifier de premières actions scolaires et citoyennes d’ici la fin de la saison, en appelant d’autres sur la période estivale.
Le programme « 24 clubs, 24 QPV ZRR » est entièrement financé par la LIFR avec le soutien de ses partenaires publics (Etat, Région, bailleurs sociaux …) et de nombreux mécènes et partenaires du secteur prive. Leur participation permet à la LIFR de ne pas prendre le moindre risque financier au reste de son activité courante (organisation des compétitions, accompagnement des clubs, …). Les clubs Pro et Elite Féminine participeront également au programme par l’intervention de joueurs et joueuses de haut profil, donc certains issus de QPV, qui seront les parrains et marraines du programme.
L’objectif pour la LIFR : aider les clubs et les bénévoles à relancer le nombre de licenciés, tout en donnant une image positive du rugby francilien en assumant pleinement un rôle citoyen. Les clubs de rugby doivent être reconnus localement, par les habitants, comme des lieux fédérateurs, porteurs de valeurs et de fierté des quartiers. L’augmentation du nombre de licenciées constitue un enjeu particulier, car dans les QPV les jeunes filles ont tendance à s’approprier la pratique du rugby (versus le foot pour les jeunes garçons) pour affirmer une identité propre et prendre confiance en elles.
« Dans ces territoires, qui connaissent des difficultés sociales et économiques certaines, des centaines de milliers d’enfants, jeunes gens et jeunes filles, d’adultes aussi, doivent pouvoir trouver dans le rugby un moyen de s’accomplir et dans le club de rugby local, une deuxième famille et un lieu de convivialité et d’amitié, ainsi que de solidarité. Un club de rugby peut agir pour aider les enfants de son école de rugby à réussir leurs devoirs scolaires. Il peut contribuer à proposer des activités de vacances, inaccessibles pour certaines familles. Il peut aider ses joueurs adolescents à trouver un stage et in fine leur orientation professionnelle pour la vie.«
Florian Grill, président d’Ovale Ensemble, président de la LIFR
Il y a environ 1.500 QPV en France (dont 1.300 en métropole et 200 en outre-mer), alors que pas moins de 450 intercommunalités composées de plus de 14.000 communes sont classées en ZRR. Dans ces quartiers et territoires socialement défavorisés, des centaines de milliers d’enfants mais aussi d’adultes doivent pouvoir trouver dans le rugby un moyen de s’accomplir, et dans le club de rugby local, une deuxième famille et un lieu de convivialité, d’amitié et de solidarité.
A noter en conclusion que des centaines de clubs français ont un QPV ou une ZRR dans leur zone d’influence, et le modèle de la LIFR est facilement transposable à d’autre territoires et d’autres Ligues !