MOTION DE DÉFIANCE ET DEMANDE DE DÉMISSION
Sylvain Deroeux, Secrétaire général de la FFR et moi-même avions convoqué ce matin un comité directeur exceptionnel pour répondre en toute transparence à toutes les questions des élus suite aux évènements de l’été considérant normal, naturel et nécessaire de rendre compte.
Pour les élus qui m’entourent, dans le cadre d’un débat démocratiquen, ce furent 3 heures 15 de questions et réponses sans jamais se défausser et en acceptant toutes les questions sur les 3 évènements de l’été pour lesquels j’ai pu rappeler les faits, dans le détail.
Ceci dit, deux points m’ont fortement gêné lors de cette réunion :
1 – L’ENVOI D’UNE MOTION DE DÉFIANCE AVANT MÊME LA RÉUNION
J’ai été surpris de constater qu’une motion de défiance avait été envoyée par quelques élus, et même rendue publique à la presse, avant même l’ouverture de la séance.
Ainsi, et avant même que mes équipes et moi-même puissions nous exprimer, il avait été décidé de n’accorder aucun crédit aux réponses apportées !
J’espérais pourtant répondre à de légitimes questions de la part des élus, ce que nous avons fait toute la matinée.
J’espérais -pourquoi pas- avoir un peu de soutien en ayant assumé un devoir de vérité et de transparence dans cette phase incroyablement difficile que connaissent parfois les présidentes et présidents de clubs qui assument les responsabilités liées à leur charge. Ce fut heureusement le cas, et à titre personnel, de la part de plusieurs élus de la FFR ou des Ligues, comme de René Bouscatel ou de Jacques Rivoal, mais bien sûr pas des signataires de la motion.
J’espérais enfin que le Comité directeur de la FFR, avec dignité et sens des responsabilités, chercherait de manière constructive à trouver ensemble les réponses à apporter.
Vous l’avez compris, j’ai été déçu et tout particulièrement de l’envoi de cette motion de défiance sans même prendre le temps d’échanger, ni d’écouter, mais simplement pour tirer un profit politique et médiatique des dramatiques évènements.
2 – UNE DEMANDE DE DÉMISSION ALORS QUE DES ÉLECTIONS SE TIENNENT DANS 8 SEMAINES
Par la voix d’un élu, l’opposition a ensuite demandé ma démission.
Avec la charge émotionnelle des drames de cet été, en réagissant aussi comme père de famille, je confesse que certains des élus qui m’entourent comme moi-même, avons bien sûr envisagé cette option. Comment pourrait-il en être autrement avec la perte d’un enfant ?
Après réflexion, j’en ai pourtant décidé autrement.
Oui, en responsabilité, et après avoir consulté mes proches, j’ai décidé d’assurer jusqu’à son terme la mission qui m’a été confiée par les électeurs de la Fédération.
Oui, en responsabilité, j’ai considéré qu’il m’appartenait de ne pas affaiblir notre institution en imposant une vacance de la présidence qui aurait généré une forte instabilité dans une période qui requiert de nous transparence, réactivité, exigence, action et fermeté, et alors qu’une élection est prévue dans quelques semaines.
Oui en responsabilité, j’ai pris la décision d’assumer, par respect pour les familles, et en particulier celle de Medhi, pour ne pas fragiliser notre institution les deux prochains mois, quand tant d’urgences exigent aujourd’hui de nous des actions immédiates et tant il est nécessaire d’apporter des réponses aux familles qui nous interrogent à juste raison.
Oui, en responsabilité, j’ai pris la décision d’organiser ce que la presse a appelé des États Généraux le 29 août prochain pour donner un cadre de vie à la future Tournée d’Automne et ne pas attendre le 19 octobre date de l’élection pour le fixer, alors que la Tournée se déroule dès novembre.
Oui en responsabilité, j’ai pris la décision de m’en remettre au choix des électeurs de la Fédération qui, le 19 octobre prochain, auront à choisir le chemin qu’ils souhaitent voir tracé pour l’avenir du rugby français et le rôle qu’ils décideront, ou non, de me donner.
Les statuts de la FFR donnent la décision à l’Assemblée générale des clubs et non au Comité directeur de soumettre ou démettre une équipe en charge. C’est donc aux clubs que je m’en remets.
Les drames de l’été appellent de la dignité et de l’unité.
Florian GRILL
Président de la FFR