Selon mon habitude, ci-dessous les commentaires du comité directeur du 27 janvier. Nous laissons chacun se forger ses impressions.
1 – Communication de Madame la ministre des Sports
Amelie OUDEA CASTERA nous signale qu’elle avait envie d’un échange pour nous écouter et nous aider et non pas pour décider à notre place. Elle pense important de prendre le temps d’analyser les chemins, les impasses… Elle voulait cet échange tout début janvier en anticipation de la crise et non « en réaction », comme c’est le cas aujourd’hui. Cela lui avait été refusé par 2 fois. Elle est heureuse que nous soyons ensemble ce matin. Elle l’avait demandé par voix d’appel téléphonique et non pas par communiqué de presse, qui ne lui ressemble pas.
Elle insiste sur le fait que les circonstances nous pressent et même nous obligent à un moment décisif pour le rugby français.
Les français nous et VOUS regardent !
Concernant le résultat du référendum des clubs, elle :
- ne souhaite pas rentrer dans l’exégèse des statuts de la FFR
- salue la mobilisation exceptionnelle des clubs (90,46% des voix)
- exprime le fait que ce référendum était indispensable et attendu
- remercie le Comité d’éthique qui a assuré la supervision des opérations
- valide la légitimité de ce référendum qui s’est tenu dans un principe d’éthique, dans le respect des valeurs du rugby et dans l’intérêt supérieur du sport français
- insiste sur le temps démocratique engageant que nous avons vécu et sur le résultat engageant
- comprend, dans ce contexte, la décision de Bernard Laporte de démissionner qui a tiré la conclusion qui s’imposait
Elle formule alors le souhait que, tous ensemble, nous devions aller au bout de la résolution de cette crise, chacun dans ses responsabilités.
Elle laisse ensuite les membres s’exprimer, en rappelant qu’il est capital des prendre ses responsabilités, puis elle nous livrera, ensuite, ce qu’elle pense de la situation.
Serge SIMON, prend la parole à son tour pour :
- dire que c’est un jour important et grave pour l’institution
- rendre hommage à Bernard qui a choisi la voie qui lui semble la meilleure et la plus évidente, ce matin
- le remercier d’avoir pris ses responsabilités
Florian GRILL prend la parole pour :
- dire que les clubs se sont prononcés et que la démocratie a parlé
- la piste des élections générales semble une évidence maintenant
René BOUSCATEL, Président de la LNR s’exprime à son tour :
- salue la décision de Bernard, qui lui appartient
- renouvelle la position de la LNR que se tienne des élections générales
Serge SIMON reprend la parole pour exprimer qu’il rejoint Florian GRILL sur beaucoup de points :
- confirmer que la démocratie s’est exprimée
- que le référendum qui consistait à désigner un président délégué a été refusé par les clubs
- qu’il y a un besoin de stabilité, sérénité et de légitimité
- Qu’on ne peut pas prendre le risque de faire des mouvements pendulaires
- qu’avec la démission de Bernard, la protection de l’institution passe par le respect des statuts.
- Qu’il faut s’installer de manière extrêmement humble dans les statuts, à nous de nous réfugier dans les statuts qui sont indiscutables et doivent être indiscutés
Il évoque toutefois que l’organisation d’un temps électoral complet est énergivore et improviser des élections anticipées impose de mesurer les éventuelles conséquences et que ce n’est pas un simple référendum.
Après ces interventions, Amelie OUDEA CASTERA a repris la parole, comme un sparring partner pour retracer ce que les statuts de la FFR offrent comme option :
- Article 21 et Article 15 : les deux voies existent !
- Si le CD FFR empreinte la voie de l’Article 21, son sentiment :
- Va émerger un président par intérim perçu par les observateurs comme un profil moins bon que Patrick BUISSON qui était le choix proposé par la gouvernance
- Voie sans adhésion possible et rapprochée du peuple du rugby, qui a voté CONTRE en référendum des clubs
- Et avec quelle prochaine étape en AG FFR ? Un choix limité au sein du comité directeur existant et d’une équipe qui a soutenu B. LAPORTE
- La perception par les clubs ne sera pas bonne. Ils vont dire « ils ont choisi la voie qui les arrangeait et qui les maintenait, qu’ils ont privilégié l’entre soi, perçus comme ayant voulu se cramponner, s’accrocher à son siège, cantonnés dans une équipe qui tourne en boucle
- La perception par le grand public ne va pas non plus être bonne.
- Elle comprend la pensée des élus du CD qui peuvent dire :
- « Moi j’ai rien fait, j’adore le rugby, je veux contribuer à ma passion »
- « on a bien bossé, nos résultats sont bons »
- Mais les échéances sont importantes :
- une démission ne rend coupable de rien mais permet juste d’être digne, soucieux de débloquer et de protéger l’institution
- Elle a déjà signalé, dans sa communication du 13/12/2022 qu’il fallait être fier du bilan et le porter pour solliciter la voix des clubs.
- A la conviction que celui qui remet son mandat en jeu a plus de chances d’être réélu que celui qui s’accroche à son siège.
- Serait déçue si le CD FFR ne voulait pas aller au bout de ce temps de crise en demandant/sollicitant, à nouveau, la confiance des clubs
- D’où sa préférence pour la voie statutaire de l’Article 15 qui serait :
- Une Re-légitimation plus globale
- Une voie de résolution plus rapide plutôt que de tenter de remettre du sparadrap sur tout ça…
- On est à l’orange il vaut mieux purger la situation jusqu’au bout.
- En 2024 à nouveau tout se rejoue.
- C’est la voie la plus légitimante et rapide à privilégier
- Les clubs se souviendront des démarches, de qui a été au bout, de qui a été le plus protecteur de l’institution.
- Je sais que vous êtes partagés, perturbés et que le temps manque
- Mais j’ai confiance dans votre éthique personnelle
- La lecture politique ne doit pas être que statutaire et le débat en CD FFR doit être digne comme l’a été le référendum des clubs. Patrick BUISSON et Alexandre MARTINEZ avaient exclus, eux même, en interview, une seconde proposition de président délégué.
- Son conseil , son analyse de la situation, c’est que la démission du CD est la solution qui permet de :
- sortir le plus vite de l’impasse,
- se relégitimer individuellement
- porter son bilan/son projet
- prouver son engagement au service du rugby
- avoir à cœur de préserver le XV de France et la Coupe du Monde de rugby
- En aucun cas c’est un aveu de culpabilité
En conclusion :
« Faites ce qu’il faut pour quitter Marcoussis la tête haute, pour la Fédération, pour ce sport, mais aussi pour vous ! Je vous ai livré mes convictions personnelles, j’espère que les échanges seront sains et constructifs et vous remercie de m’avoir accueillie. »
Marie Pierre PAGES prend alors la parole pour évoquer :
- Qu’elle n’a pas été respectée
- Qu’il ne fallait pas intervenir pendant les 72h
- Qu’elle a été traité de « Peggy la Toulousaine » sur les réseaux sociaux
Virginie DEPRINCE intervient également pour dire :
- Qu’il est regrettable que la Ministre des sports vienne nous faire la leçon et ingérer dans une fédération.
- Qu’il est hors de question qu’elle se retire
- Qu’elle ne parle pas de complot mais qu’une garde à vue en pleine consultation des clubs n’est pas normale et qu’une vidéo aurait bizarrement été retirée.
- Qu’il y a des statuts à respecter et qu’elle appelle le CD à ne pas démissionner.
Christian DULLIN signale que les membres du CD de la gouvernance en place se sont réunis hier au soir et la nuit dernière et qu’aucun d’entre eux ne démissionnera car ils ont révolutionné la fédération
Amélie OUDEA CASTERA reprend la parole pour rebondir sur 3 éléments :
- Elle n’a pas le pouvoir de faire retirer des vidéos sur les réseaux sociaux
- Les statuts offrent plusieurs solutions/voies qui ont des mérites respectifs.
- Il n’y a pas de mise en cause du travail, ni personnelle dans ce qu’elle a évoqué en faveur d’une démission
Elle tenait juste à signaler qu’elle intervient dans logique de contrat de délégation d’une mission de service public, qu’il existe une voie rapide pour trouver une solution à cette crise et que si elle ne disait pas ce qu’elle pense, elle aurait le sentiment de ne pas avoir fait son travail.
2 – Une suspension de séance est alors opérée et la Ministre des sports nous quitte, prise par d’autres contraintes.
De retour en séance, Florian GRILL souhaite revenir sur 2 sujets pour lesquels nous n’avons pas pu nous exprimer devant la ministre, en réaction aux accusations portées par des membres du CD :
- Les propos qui ne peuvent pas être cautionnés d’un adhérent Ovale Ensemble à l’attention de Marie Pierre PAGES, dont le dérapage a été repris par Florian en personne. Il a été radié depuis et sa cotisation lui a été remboursée. Sur ce point, Florian avait d’ailleurs écrit à l’ensemble du comité directeur
- La période blanche de 72h a bien été respectée par les membres élus d’Ovale ensemble. Des interviews réalisées avec le Vendredi 20/01/2023 12h, ont été reprises par les médias. Il en a été de même pour les membres de la gouvernance et notamment l’interview de P. Buisson diffusée la veille du référendum.
Suite à cela, Christian DULLIN souhaitant reprendre le cours de l’ordre du jour du CD avec la validation des PV, a été coupé par Florian GRILL qui souhaite connaitre la position définitive de la gouvernance en place.
Christian DULLIN signale que c’est la voie de l’article 21 qui a été retenue soit la proposition d’un Président par intérim qui sera désigné en début de semaine prochaine par le Bureau fédéral et qui assumera ce rôle jusqu’à l’AG FFR du congrès du 8 Juillet 2023 à Lille.
Ensuite les membre du Comité directeur pourront se porter candidat à la présidence de la FFR, pour l’AG élective afin de terminer le mandat jusqu’aux élections de 2024 avec les membres élus en place.
Florian GRILL signale alors :
- vous aviez le choix entre deux solutions statutaires
- vous prenez la responsabilité d’imposer à tout le rugby une voie que les clubs ont refusé en référendum (Président par intérim VS Président délégué)
- nous suivons les recommandations de la Ministre et nous démissionnons.
Forza
Marion Kellin
Membre Ovale Ensemble