Thierry Tonnelier, président de la ligue Auvergne Rhône-Alpes de Rugby a accepté de répondre à nos questions pour faire un état des lieux de sa ligue
Thierry, après votre élection en novembre 2020, dans quel état avez-vous trouvé la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes ?
« Pour mémoire, la Ligue Aura est la fusion de quatre comités territoriaux : Alpes, Drôme Ardèche, Auvergne et Lyonnais. Ce sont aussi 12 départements, 280 clubs et 55 000 licenciés. Dès notre arrivée, on a été confronté à plusieurs problématiques : des salariés répartis sur nos quatre maisons ovales sans ligne directrice. Par ailleurs, la situation financière était catastrophique avec en deux ans d’exercice un bilan déficitaire de 700 000 € et un budget prévisionnel estimé pour la troisième à -230 000. »
Quelles actions avez-vous mis en place pour remédier à cela ?
« D’abord, il a fallu rétablir un climat social auprès des salariés en leur redonnant confiance. Pour cela, on a nommé des vice-présidents en charge de chaque MO avec pour mission de remettre de la vie et de faire revenir les bénévoles, qui avait malheureusement disparus. Pour les finances, il y avait deux solutions : vendre une maison ovale pour réduire la voilure, envisager un plan social et se retrousser les manches pour aller chercher des subventions, du partenariat et du mécénat. Il fallait trouver un équilibre entre gérer la Ligue de manière efficace et réaliser des économies sans en gêner le bon fonctionnement. Je voulais amener de la visibilité sur la Ligue, faire comprendre aux élus de la Région, des départements et des clubs à quoi peut servir une Ligue de sport, car beaucoup l’ignorent. On a donc développé notre service communication avec des moyens humains et financiers. »
Concrètement, quelle a été votre stratégie commerciale ?
« On a développé notre institut de formation et répondu à l’appel d’offre de Campus 2023 sur les bacs +3. Un appel d’offre que l’on a remporté. On est en conséquence devenu tête de réseau du projet en nous associant à d’autres centre de formation comme ADPS sur l’Auvergne, FEA sur la Drôme Ardèche, Sport Léman dans les Alpes le Creps de Voiron, etc. L’un des objectifs était de remettre de la vie dans nos compétitions régionales, notamment de rétablir des finales territoriales avec une forte communication dessus. La création de soirées partenaires pour développer notre réseau fait partie de ce projet. En fin de saison 2020-2021, le premier constat a été voir que 19 000 spectateurs ont assisté à nos finales territoriales, ceci est un immense succès avec une belle visibilité via la presse régionale, radios et les réseaux sociaux. »
Quelles en ont été les conséquences de ces diverses actions ?
« Le bilan financier pour cette première année de mandature était bénéficiaire de 80 000 euros alors que l’équipe précédente avait présenté un prévisionnel déficitaire de 230 000 euros en ayant augmenté de 12% la masse salariale. Depuis nous continuons sur la même dynamique en profitant de la réussite de notre projet ‘’Héritage Coupe du monde’’ mené par notre élue Nathalie Janvier avec le concours d’Eric Mérand. On a pu obtenir huit apprentis Campus sur la Ligue pour mettre en place les actions définies par les clubs, les élus, les salariés et les bénévoles lors d’un séminaire de trois jours qui s’est déroulé à La Plagne, partenaire de la Ligue. Dans le cadre des opérations ‘’Coupe du Monde’’, on a créé l’Aura rugby tour village itinérant pour promouvoir l’évènement dans nos 12 départements et pas uniquement dans les villes hôtes, Lyon et Saint Etienne. Un bus a été mis à disposition par notre partenaire, l’entreprise Faure, ce car ayant été décoré par Michel Rodrigue, dessinateur de Cubitus. Ce village a été une magnifique réussite. On a rencontré tous les acteurs régionaux, départementaux et locaux, des liens forts ont été créés. Ils vont bien évidemment perdurer dans le temps. Des partenaires veulent d’ailleurs continuer cet événement après la Coupe du monde. »
Que retenez-vous de votre action à ce jour ?
« Les résultats financiers de cet événement s’élèvent à 125 000€ pour un budget de 750 000€, on a pu pérenniser deux emplois campus. Tout ce travail de reconstruction réalisé depuis trois ans a permis de réaliser des résultats financiers positifs et des prévisionnels à l’équilibre. Le budget global de la ligue passe de 4 900 000€ à 7 200 000€. Tout cela parait simple mais représente un travail gigantesque. »